Arrivé d'un carosse dans la Cour du Chateau

Tendant sa main à son compagnon de voyage, Morgwen descendit du carosse, la mine un peu boudeuse, n'appréciant guère cette manière de voyager.

Vous n'écoutiez donc pas quand je vous parlais durant le voyage? J'y suis venue le mois dernier. Je devais y rester quelques temps, mais la mort de Rassaln m'a fait rentrer chez moi.
Ne trouvez vous pas ce chateau magnifique? Je l'ai adoré dès que je l'ai apercue en arrivant la première fois!

Posant le pied au sol, elle défroissa un peu sa robe de soie noire. Couleur de deuil. Seule à sa cou, brillait son éternelle petite crois d'or rehaussée de grenats catalans. Elle sourit à JuJu tout en reculant un peu pour laisser sa fille descendre de voiture.

Kreuz s'empressa de descendre et il avança, curieux de voir qui pouvait donc voyager dans le si précieux carrosse décrit par ses gardes du Vicomté et de son sous officier du Fléau Lumineux...

Ses longues jambes dévalaient lesescaliers de ce chateau tout en hauteur, perché sur l'éperon rocheux dominant le Lac d'Annecy, tout en réflechissant...

Arrivé vers la Basse Cour, assez ramassée pour paraitre bouillonnante d'activité, il croisa le regard sombre et profond du Grand MAître de France. Il marqua un arrêt, surpris. Sa missive toute protocolaire et amicale n'attendait pas même une réponse de sa part... Et pourtant...

Il avança plus calmement alors que la Duchesse Morgwen descendait à son tour. Nouvel arrêt. Surprise mêlé d'émotion... Puis une petite bambine, sa petite valkyrie sauta du carrosse...

Il reprit son avance, un large sourire aux lèvres et ses yeux gris trahissant une émotion certaine à revoir sa filleule. Faisant fi du protocole, d'ailleurs il était chez lui et fixait les règles, il attrapa Ellesya de son unique dextre pour la soulever en passant son bras sous ses cuisses et vint lui piquer la joue de sa barbe.

Bonjour petite princesse !

Se tournant, il adressa un sourire radieux aux hautes autorités françoises.

Merci de votre venue, de votre visite Excellence, votre Grâce, soyez les bienvenus tout trois en ma modeste demeure.

Il s'inclina la petite au bras envers Juju et s'avança pour déposer une bise piquante sur la joue de la mère de sa filleule.

Qu'Aristote vous rendre Grâce de cette gentille attention...

Tyr!

Sautant bas du carosse, dans sa robe noire et son épée en bois au coté, la petite Valkyrie eut à peine le temps de lancere un oui enthousiaste à JuJu qu'elle était emportée par Kreuz. Lui rendant des mamours sur ses joues piquantes, elle rit et le serra à l'étrangler.

Maman a dit que je restais avec toi pour que tu m'aprennes plein de choses? C'est vrai?
Dis, il est beau ton chateau! Je pourrais être le chef?

Serrant un peu les dents alors qu'Ellesya lui serrait le cou avec ses petits bras, il souriait toujours, acquiessant à ses questions pour répondre par l'affirmative.

Avant qu'il ne réponde quant à la prise de commandement de la petite princesse valkyrie de son fief et castel, sans même livrer bataille, le Grand Maître de France lui répondit.

Il décala sa tête pour effleurer les cheveux de la petite en un contact crânien et ne répondit pas de suite.

Il fixa un instant les yeux pétillants, sombres et vifs de son Excellence di Juliani avant d'acquiesser.

L'apparence et le paraître sont des futilités votre Excellence. Le faste bien que m'étant agréable ne vaut pas les chevauchées solitaire ou avec ses compagnons d'armes et de foi.
Je ne puis qu'être honoré de votre présence et oui votre Excellence, vous répondez à un appel du coeur. L'amitié est chose unique et précieuse et mon animus, l'âme éternelle qui préside en nous m'a sans doute poussé à vous écrire missive. Elle se voulait invitation amicale, sans attente de réel retour, mais je suis comblé, triplement, par votre présence.

De sa haute stature, il reposa Ellesya au sol alors qu'un autre géant blond et beaucoup plus jeune approchait. Bernhardt, son compagnon et garde, qui avait vécu quelques temps auprès de la Duchesse et de ses enfants pour les protéger arrivait pour saluer discrètement la petite et sa mère.

Kreuz, vêtu simplement d'une braie et d'une chemise sombre, replaça sa cape de façon à être sûr que l'on ne voit pas son avant bras gauche amputé.

Si vous le voulez bien chers invités, je puis vous conduire en vos appartements, je n'avais honnêtement pas prévu votre venue votre Excellence, et je serais gré d'accepter mes appartements.

Morgwen s'était imperceptiblement raidie en voyant Kreuz arriver. Le fixant, elle essaya de ne rien laisser paraitre d'autres que le plaisir de le revoir. Mais ces semaines de colère, de déception, de deuil, puis de résignation n'avait pas permis de revenir tout à fait à l'état initial.
L'attitude d'Ellesya la fit sourire et elle fut heureuse de voir qu'elle avait fait le bon choix. Ces deux là s'entendaient à merveille. La mère aurait un peu moins mal au coeur en repartant en la laissant derrière.

Kreuz... je suis heureuse de te revoir. Merci de ton invitation. Mais si tu ne veux pas que je reparte immédiatement, ne m'appèle plus Votre Grâce!
Déjà que j'ai hésité à venir après le silence forcé que tu m'as opposé depuis tout ce temps. Et ne me dis aps que tu n'as pas eu mes lettres.

Tout cela fut dit sur un ton jovial et léger, mais nul doute qu'il y décelerait une certaine tension. Voyant celui qui avait été son ombre, rassurante et amicale, pendant des mois, elle vint au devant de lui et lui serra les deux mains dans un geste amical.

Bernhardt, aller de par les routes sans vous n'est plus la même chose! J'ai encore réussi à me mettre dans des situations impensables et vous n'êtiez point là pour veiller à ma sécurité!
Je suis ravie de vous revoir!

Tout en parlant, elle vit Kreuz replacer sa cape. Lui assénant un sourire, elle secoua légèrement la tête, l'air de dire "toujours pas accepté?".

Nous te suivons, bien que je sache toujours où est ma chambre si tu ne l'a pas dévolue à quelqu'un d'autre...