Arrivée d'un loup et de sa panthère

Invité

Il avait reçu l'invitation, indécis c'étaient la dernière missive de son ami et de la Duchesse qui l'avaient poussé à finalement prendre sa monture, son aimée et une faible escorte, quelques hommes, portant tabard aux couleurs de Delle.

L'étendard de la Licorne était aussi de sortie, de même que les insignes qui émaillaient sa tenue, ses gantelets, son mantel noir portant l'animal d'argent, son écu de ses terres comtoises se faisait discret...

De toute la route il n'avait quasimment rien dit, repensant aux mots du Cardinal sur sa lettre. Ces insultes à son ami, son frère d'armes. Ainsi ils préféraient s'attaquer à un provocateur qu'à une bande de félons oppresseurs, il ne reconnaissait pas là sa foi, et souffrait pour tout les fidèles qui ne partageaient pas la vision d'une Franche Comté fermée et opprimée prônée par seulement une douzaine d'idiots...

Long chemin jusqu'à la Vicomté du Cardinal, emplie de réflexion et de poings fermés rageusement... Comment avaient-ils pu ? Quel était leur intérêt ? Conserver leur place dans l'Empire en soutenant des traitres ? L'Eglise avait-elle à ce point perdu la foy qu'elle se refusait à punir des péchés aussi grands ?

Enfin les grilles se dressèrent devant eux. Des gardes en haut bien entendu. Ils arrétèrent leurs montures. Stoïque, le Capitaine leva la tête en direction des créneaux, criant, mais froidement :

Le Vicomte de Delle et sa compagne Dame Ilmarin d'Azayes ainsi que leur escorte demandent à être reçus en la Vicomté. Le Vicomte m'a adressé une invitation.

Il se tut alors, attendant la réaction.

Invité

Le voyage avait été particulier. Rhuyzar tendu et fermé, les montures nerveuses, ses pensées ailleurs, secouée par les dernières événements. Ne pas l'inquiéter était son seul souci mais elle n'avait pas beaucoup d'efforts à faire visiblement.

Qu'avait-il lu plusieurs fois, se fermant chaque fois un peu plus? Pourquoi ruminait-il des heures? Elle ne savait rien, comme toujours discrète, en retrait dans les affaires qu'il gère.
Elle-même avait les traits tirés, fermés et des démons à gérer qui détournaient son attention. Inquiète pour sa soeur, inquiète pour ce pays qui aurait dû être le leur, inquiète de ce grondement qui ne disparait pas.
Couple pâle et fermé, peu causant, mais elle toujours sur le qui-vive, tendue, prête à bondir. Le protéger, lui.

Elle sursaute à l'énoncé de son nom. Si peu habituée, surtout dans sa bouche. Un frisson la parcourt. Comme si elle basculait d'un coup dans un monde qu'elle avait toujours évité ou fui. Elle se redresse, fière, sur son étalon plus noir que la nuit, ses lames ne la quittant jamais. Son instinct lui criant qu'une partie dont elle ne connait pas les enjeux s'engage.

Invité

Mein Got, tonnelet de bièrrre, faisan et rrroti de veau au lait... Zehr gut...
Crrri ? Ach, nein, appel !

Jürgen rougeot comme les coquelicots, en sueur comme les torrents de montagnes au printemps dévale encore marches sur marches.
Sa silhouette grasouillette balance dans les marches. Ses bras puissants prennent appui sur les murs de pierre de taille.

Trappu et armé d'une magnifique bedaine que certains en haut lieu qualifient de barrique, le vieil intendant débonnaire arrive vers la première porte. La garde déjà ouvre les portes alors qu'Alenxander bougonne à la vue de la Licorne d'Argent... Certes ces Chevaliers ne sont pas tous modèles de piété, mais quand même et puis c'est un invité de son cher ami et maître.

Ruhe mein Sohn !

Regard noir et autoritaire du vieux père sur son jeune fils.
Alexander fait la moue et s'en va.
Les portes s'ouvrent en plain et Jürgen s'avance... Révérence maladroite, gênée par l'abdominal unique et prohéminent.

Wilkommen Ritter Rhuyzar !
Mein Dame !
Vous et votrrre Dame êtes les bienvenus.
Je suis Jürgen, intendant général du chateau.
Escorte et chevaux par là, nourriture et soin.

Je vous prrrie de me suivrrre, bitte, vos ach, hum, Zimmer, chambrrres ? Vous attendent !

Invité

Le passage leur est ouvert, les montures avancent, entrent dans le castel, avant que leurs cavaliers ne soient accueillis par ce qui semble être l'intendant. Mots de teuton glissés dans un français approximatif.

Le Vicomte ne sourit pas, descendant de Storm qu'il confie à un garçon d'écurie, il se tourne vers l'homme qui les a accueilli, essayant de retrouver quelques vieilles notions, datant un peu...

Tag Herr Jürgen. Ist die Duchesse Morgwen schon hier ?

Il décide de reprendre en français, son accent étant vraiment trop mauvais.

Merci pour l'accueil. Pourrait-on faire déposer nos affaires dans nos chambres ? J'ai hâte de pouvoir saluer un ami que je n'ai pas vu depuis fort longtemps...

Son visage s'obscurcit en songeant à toutes les questions qui l'assaillent... il sait déja que le moment est mal choisi mais le choix était mince et puis... en dehors de cette douleur insistante une envie de le revoir, retrouver ce vieux cardinal qui lui rappelle une autre génération, celle qui s'en va... des départs sans cesse... le souvenir du taureau furieux est encore bien présent...

D'un geste il indique à ses hommes de rester là, ils n'ont plus besoin d'eux et il serait malséant de parcourir les couloirs de la demeure accompagnés d'une troupe d'hommes en armes.

Pouvez-vous nous conduire jusqu'au Vicomte ?

Invité

Ja wohl mein Herr !
Avec plaisirr, je vais conduire vous à meinen Meist.. Son Eminence Kreuz.
Bagages et affairres allez à vos chambrres.
Kommen Sie bitte, la Chapelle est parr là !

Se remettant e nroute, toujours soufflant comme un taureau, Jürgen prit la direction de la Chapelle...

Invité

Hochant de la tête, pour remercier, entre autres, l'intendant, le Vicomte regarda une dernière fois ses hommes et se dirigea avec le gros homme en direction de la chappelle.

La bâtisse était belle, surement l'aurait-elle impressionné si ses pensées n'avaient été occupées par idées un peu plus sombre...

Invité

( la suite devant la chapelle)

» Arrivée de Kad
» Arrivée d'ujio
» Arrivée de MrGroar
» Arrivée de Jeahne
» Arrivée d'Ann et de son fils